Cérémonie en hommage à Tamura Sensei à Bras le samedi 4 Septembre 2010

, par  Jean Michel BJAI, Jean Pierre NUGUES

En ce samedi 4 Septembre 2010, votre président JP Nugues, ainsi que plusieurs enseignants du Val d’Oise (95) se sont rendus à Bras pour un dernier hommage à Tamura Sensei.

Dans le TGV pour Aix en Provence se sont retrouvés beaucoup d’Aïkidoka et se fut l’occasion de partager les souvenirs de stages ou de rencontres avec notre Sensei. Apres le train, quelques kilomètres en voiture jusqu’à Saint Maximin puis nous sommes arrivés en début d’après midi dans le petit village de Bras.
Les rues et la place devant l’Ecole Nationale d’Aïkido étaient remplies de voitures de tous les départements et de bien des pays. Malgré une foule inhabituelle pour un si petit village, tout était calme et serein. C’était comme si, pour les instants qui allaient venir, la nature et les hommes se préparaient à se recueillir pour un homme d’exception que fut Maitre Tamura.

L’immense jardin qui se trouve derrière l’ENA (Ecole Nationale d’Aikido) se trouve déjà rempli de nombreux invités. Environs 800 personnes se tiennent devant une estrade blanche sur laquelle on peut admirer un kamiza fleuri ou le blanc domine aussi. Les portraits de Maitre Tamura et de Maitre Sugano décédé très récemment sont posés sur l’Autel.

Sur les premiers rangs, ont aperçoit Mme Tamura, la sœur de Maitre Tamura, les Chargés d’ Enseignement Nationaux, le président de la FFAB et les plus proches amis.

A cet instant, le ciel est clair, le vent est une douce brise agréable et parfumée qui caresse les feuilles des arbres. La rivière qui longe le Dojo chante discrètement comme pour accompagner les larmes que l’on cherche à retenir. C’est un beau moment que rien ne vient troubler si ce n’est un son de cloche fin et mélodieux qui marque le début de la cérémonie.

La petite cloche résonne accompagnant les pas de 3 moines bouddhistes qui vont participer à cette cérémonie. Elle est sobre et intense à l’image de notre Maitre.

Après cette cérémonie religieuse, quelques discours pour rendre hommage à Sensei. Mme Tamura prendra aussi la parole pour nous remercier de tous les messages d’amitiés et de soutient reçus dans ces difficiles moments.
Ses mots sont simples, elle évoque 46 années de bonheur vécues grâce à l’Aïkido. Aujourd’hui pourtant elle n’arrive pas encore à réaliser qu’ils ne sont plus ensemble. Elle remercie tout le monde d’être là et nous promet de prochaines rencontres sur les tatami.

Tous les participants se retrouvent ensuite pour partager une légère collation. C’est l’occasion d’échanger des paroles d’amitié, de croiser des pratiquants de toutes régions que seuls les grand stages de Maitre Tamura permettait de rapprocher. L’ambiance est conviviale, tout le monde est heureux de se retrouver pour mieux se consoler de ce sentiment d’abandon qui nous effleure tous.

Mme Tamura, fatiguée sans doute mais toujours souriante passe parmi les groupes et vient aussi nous saluer. Comment trouve-t-elle la force encore de demander de nos nouvelles alors qu’elle est dans la peine ? Elle est contente de nous entendre dire que nos enfants vont bien et que nous même, nous ne sommes pas malades. Nous avons envie de la serrer dans nos bras, de lui dire qu’elle peut compter sur nous, qu’il nous manque à nous aussi. Mais nous n’osons pas tout à fait car son attitude est tellement chaleureuse et digne que nous ne souhaitons pas nous montrer plus affecté qu’elle même.

Nous restons parmi les derniers participants. Nous passons saluer le Kamiza dans le Dojo de Sensei. Sa présence se fait particulièrement sentir dans ce lieu ou il a enseigné pendant de nombreuses années. On a le cœur serré en repensant à ces instants magiques ou étant tous en seiza pour son cours du mardi ou du mercredi, il arrivait par cette petite entrée. Une silhouette fine mais dégageant tant de force et de tranquillité tout à la fois.

Nous quittons Bras, mais tous les instants vécus de cette journée resteront dans notre mémoire. En esprit, nous lui restons fidèles et nous continuerons à travailler l’Aïkido tel qui nous le demandait. Même si cela reste imparfait, c’est parcourir le chemin qui reste l’essentiel.

Au revoir Sensei.